ECBU (examen microscopique des urines)
Définition – physiologie
L’examen cyto-bactériologique de l’urine (ECBU) comprend l’examen qualitatif, semi-quantitatif et quantitatif des éléments figurés (cellules, cylindres, cristaux) associés à l’examen microbiologique reprenant obligatoirement un examen direct, une numération des germes, une identification bactériologique et un antibiogramme en cas de positivité. L’analyse microscopique, encore couramment réalisée sur sédiment, tend à être supplantée par la cytométrie de flux qui présente l’incontestable avantage d’une quantification rigoureuse.
Intérêt clinique – Interprétation des résultats
• Globules rouges : On parle d’hématurie lorsque la concentration urinaire dépasse 30 leucocytes/µL. La distinction entre hématurie des voies urinaires basses et hématurie rénale reposant sur la morphologie des érythrocytes (érythrocytes normaux dans le premier cas et dysmorphocytose dans le second) doit être interprétée avec prudence, notamment à cause de la grande variabilité liée aux observateurs et à la qualité de l’échantillon
• Globules blancs: On parle de leucocyturie pathologique lorsque la concentration urinaire dépasse 30 leucocytes/µL Les polynucléaires neutrophiles étant les plus régulièrement retrouvés, l’importance de la leucocyturie ne permet pas de préjuger de son étiologie. Une leucocyturie pathologique est généralement associée à une infection urinaire haute ou basse. Toutefois on rencontre des leucocyturies aseptiques (automédication, présence d’inhibiteurs de la croissance bactérienne, contamination vaginale,…) Chlamydia, Ureaplasma, BK, responsables de leucocyturies pathologiques nécessitent des conditions de mise en évidence particulières et doivent donc être spécifiquement prescrits
• Cylindres: Les cylindres sont formés d’une structure protéique (précipitée) reproduisant le moule de la lumière tubulaire. Ils peuvent contenir de nombreuses inclusions (hématies, leucocytes, granules, cellules cytoplasmiques, cristaux, particules graisseuses). La présence de cylindres contenant des inclusions permet d’attribuer une origine rénale aux éléments cellulaires contenus dans l’urine.
• Cellules épithéliales: La présence de cellules épithéliales pavimenteuses est sans signification car elle correspond à une desquamation mécanique ou physiologique des cellules du tissu pavimenteux des voies urinaires basses. La présence de plus de 3 cellules urothéliales/µL suggère une affection tubulaire ; ces cellules correspondent aux cellules des voies urinaires hautes.
• Cristaux : La présence de nombreux cristaux peut être révélée sans qu’on puisse attribuer la moindre signification pathologique. Cette présence dépend essentiellement du pH, de la température, de la densité, du régime alimentaire. L’exception essentielle est la présence de cristaux de cystine en tant qu’élément diagnostique de cystinurie.
• Micro-organismes
Bactériurie: Le diagnostic bactériologique d’une infection du tractus urinaire se base sur la culture quantitative de l’urine. La bonne interprétation de celle-ci repose sur la notion de bactériurie significative exprimée en nombre de germes viables par mL d’urine (CFU / mL: Colony Forming Unit)
Une bactériurie est considérée comme significative au sens strict à partir de 100.000 CFU/mL.
Toutefois, une bactériurie située entre 10.000 à 100.000 CFU/mL n’exclut pas l’infection. Dans cette zone, il convient de tenir compte de critères biologiques (pyurie manifeste à l’examen direct, germe à croissance lente ou rapide) ou cliniques (femme enceinte ou non, bactériurie symptomatique ou pyélonéphrite aigüe, prostatite) …Une bactériurie polymicrobienne en l’absence de pyurie est probablement due à une contamination.
Les bacilles Gram-négatifs représentent 82 à 84 % des germes les plus couramment incriminés dans les infections urinaires et parmi ces Gram-négatifs, Escherichia Coli représente à lui seul environ 80 %. Les cocci Gram-positifs représentent environ 12 % (Entérocoques et Staphylocoques essentiellement avec respectivement 9 et 13%). Autres micro-organismes: Les levures (essentiellement Candida albicans) et les Mycoplasmes constituent les autres micro-organismes (environ 3%) incriminés dans les infections urinaires.
L’analyse sera avantageusement complétée par l’examen de la “tigette réactive”.